“L’Ulivo? Un modello per tutti i riformisti europei”

omano Prodi il giorno della vittoria de L'Ulivo nel 1996

Romano Prodi il giorno della vittoria de L`Ulivo nel 1996

David Coppi intervista Romano Prodi su Le Soir.be del 17 giugno 2009

 

Romano Prodi Ex-président de la Commission européenne, ancien chef du gouvernement en Italie

propos recueillis par David Coppi
« L’Olivier ? Un modèle pour tous les réformistes en Europe »

mercredi 17 juin 2009, 08:17

Ancien président de la Commission européenne, chef du gouvernement italien à deux reprises, Romano Prodi est le « père » de l’Olivier, lancé en 1996 dans la péninsule, vaste rassemblement des progressistes (ex-communistes, socialistes, démocrates-chrétiens, écologistes) qui dama le pion un temps à la droite de Silvio Berlusconi…

Romano Prodi, la coalition (présumée à ce stade) en Belgique liant PS, Écolo et CDH s’inspire de l’« Olivier » italien…

Une boutade pour commencer : les écologistes ont raison de dire qu’il y a un changement climatique, car celui-ci est tellement fort que l’Olivier a séché en Italie et qu’il pousse en Belgique !… Blague à part, ce qui se passe est important pour nos pays comme pour l’ensemble de l’Europe. La crise des formations socialistes et sociales-démocrates européennes n’enlève rien à l’importance des thèses qu’elles portaient, comme des besoins auxquels elles répondaient. Et, en ce sens, il s’agit aujourd’hui d’actualiser nos instruments politiques afin qu’ils soient en phase avec l’évolution de nos sociétés : l’ouverture au monde, le souci de l’environnement, la nécessité de construire une politique européenne forte…

L’alliance du type Olivier peut être très précieuse à cet égard. Je reprends : protection des plus faibles, protection sociale, solidarité, défense de l’environnement, construction européenne, etc. Elle est de nature à faire gagner les progressistes.

L’Olivier en Belgique est assez « équilibré » entre ses composantes, socialiste, centriste humaniste, écologiste…

C’est mieux. Cela signifie que chacun des participants à la coalition doit aussi se faire l’interprète des problèmes de ses partenaires… En Italie, la situation est différente : on retrouve les différentes tendances à l’intérieur d’un même parti, le parti démocrate, mais au fond, les préoccupations sont identiques.

1996-2009 : l’Olivier reste donc un modèle performant pour vous…

Oui. L’épuisement de ce modèle en Italie a marqué l’écroulement total des forces réformistes et le triomphe de Berlusconi… C’est bien la preuve, a contrario, de son utilité. Et j’espère que tout cela pourra se reconstituer, je l’ai dit, au sein du parti démocrate chez nous. Qui a besoin de s’affirmer dans un grand congrès – auquel je ne participerai pas, ce n’est pas mon rôle – consacré à son contenu programmatique et à ses objectifs. Cela seulement lui permettra de conquérir l’Italie.

Ceci au passage : il y a une polémique au sein du parti démocrate italien sur l’affiliation à un groupe politique au parlement européen. Il fera partie de l’« Alliance des démocrates et des socialistes »

La polémique est assez vaine. Cette nouvelle « Alliance des démocrates et des socialistes » participe du grand changement dont je vous ai parlé et dont on a besoin à l’échelle européenne.

C’est un début. Un bon pas dans la bonne direction.

Un leader du parti démocrate, Francesco Rutelli, n’est pas d’accord de se rapprocher ainsi des socialistes…

En politique, quand une décision va dans le bon sens, il faut y être favorable.

Revenons à l’Olivier. Vous parlez de « progressistes » ?…

Plus volontiers de « réformistes », ceux qui s’engagent dans ces directions : équité sociale, construction européenne, souci des équilibres économiques, sociaux, environnementaux, accent prioritaire sur la recherche, l’innovation…

Toutes les gauches européennes ne suivent pas ce chemin

Et, de fait, elles perdent aux élections ! Il est clair que si nous avions une plate-forme européenne du type Olivier, les forces politiques progressistes et réformistes auraient d’autres performances. Au lieu de se disperser ! L’Alliance des démocrates et des progressistes est l’embryon d’une dynamique.

Un mot sur Silvio Berlusconi, son parti… Un « sujet » particulier en Europe…

Très particulier… Une forme de populisme qui n’a pas le souci de l’engagement européen, de la correction des déséquilibres sociaux, qui néglige les questions environnementales… Toute intervention dans la libre expression du marché est considérée comme une intrusion, un fait négatif. Et puis, avec lui, c’est un peu la démocratie postmoderne, où la responsabilité face aux citoyens compte moins que la capacité d’attraction des médias.

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Dati dell'intervento

Data
Categoria
giugno 17, 2009
Estero